lundi 20 octobre 2014

Obvious Child ou la question de l'avortement





Salut les amis de la franche rigolade, j'espère que ça va et que vous ne m'en voulez pas trop de ne poster une fois tous les cent ans en ce moment. Aujourd'hui, un article sur une comédie très drôle et maline que vous devez ABSOLUMENT voir, Obvious Child réalisé par Gillian Robespierre et avec la très très merveilleuse Jenny Slate (si vous ne la connaissez pas, checkez sa filmographie).
J'ai essayé de faire un article un peu plus court que d'habitude, plus synthétique, mais j'espère que c'est toujours compréhensible !
Le sujet m'intéresse beaucoup et m'agace puissance un million : j'en ai TELLEMENT marre de regarder une comédie où dès qu'une fille tombe enceinte, et souvent le fait qu'elle n'est clairement PAS PRÊTE pour ça est utilisé comme un ressort comique, elle se retrouve avec un bébé sur les bras comme si c'était la seule possibilité. Alors naturellement ça m'a fait plus ou moins exploser de joie quand j'ai vu ce film qui présente l'avortement comme ce qu'il est : une réponse à un problème, sans le recouvrir de pathos ou de mauvaise morale à deux sous.
En plus y'a des blagues de caca et de prout qui m'ont fait rire, alors que c'est mon deuxième type de blagues détestées, c'est pour vous dire !

Quelques liens -en anglais, pardon- pour aller plus loin :
- un article sur le trope de "la fausse couche pratique"
- un article sur le trope "les filles biens n'avortent pas" (très intéressant !)
- un article sur une autre possibilité dont je n'ai pas parlé ici, puisque c'est en rapport avec les "grossesses magiques" : le trope de l'avortement magique
- pendant qu'on y est, la vidéo sur les grossesses magiques de Feminist Frequency (sous titrée !)
- un article sur le film Knocked Up (Enceinte mode d'emploi) et son "oubli" de parler d'avortement 
- un article sur l'avortement à la télévision américaine 

Comme d'habitude, vous pouvez retrouver cet article sur mon tumblr !

Voilà voilà, j'espère que ça vous a intéressé et je vous dis : à plus dans le bus, je vous prépare un article SUPER FUN alors j'ai hâte !

EDIT : Je réponds à deux critiques qu'on m'a faites : 
1. Non non non, je ne prône pas l'avortement DANS TOUS LES CAS, naturellement ! Cet article n'est pas un pamphlet anti-bébé, allons donc. Simplement, je critique le fait que l'avortement soit SYSTEMATIQUEMENT "oublié" dans les films/séries (US ou françaises, d'ailleurs, hein), ce qui le diabolise complètement. L'avortement est une possibilité qui, lorsque la grossesse est un problème, devrait toujours être considérée ; il faut que la fille puisse choisir sans être influencée et en étant informée (comme dit dans ce film d'ailleurs).
De plus, si je dis qu'il est super que Donna n'hésite pas à se faire avorter, c'est parce que pour une fois, on montre un cas qui ne l'est jamais. Et en montrant toujours des filles qui se disent "ohlala mais je vais tuer mon bébé si j'avorte ce serait trop cruel en plus il a des ongles" (ce qui est faux d'ailleurs), et ben celles qui, dans la vraie vie, n'hésitent pas une seconde (parce que oui, il y en a, comme il y a celles qui se posent la question et celles qui n'hésitent pas à continuer leur grossesse) risquent de se dire qu'elles sont des monstres de ne pas penser la même chose. C'est dangereux, et c'est ça que je veux dire quand je célèbre cet aspect du film. 

J'ai rajouté une petite bande dans la BD pour préciser ça. 

2. On m'a aussi dit que je prônait une injonction au couple et à l'attirance romantique pour avoir un enfant : pas du tout ! Au contraire, je critique l'injonction au couple qui se trouve dans ces films. Dans la quasi totalité des films, les gens se retrouvent à devoir se marier, alors qu'ils ne s'apprécient pas plus que ça, pour élever un bébé dont ils n'ont pas envie. ARG ! Pire chose ; on nous dit "si tu tombes enceinte, tant pis pour toi, tu dois te sacrifier et épouser ce type que tu trouves un peu bof et vous allez vous occuper d'un enfant dont vous ne voulez pas, c'est pour son bien !". C'est un très mauvais message ! Qui est faux ! Et qui est, lui, très discriminatoire des parents seuls ou asexuels/aromantiques. 
D'ailleurs, j'ai surtout insisté sur le fait que les personnages NE VEULENT PAS D'ENFANT, et si je souligne l'aspect "elles n'aiment pas le futur père", c'est en corrélation avec ce point. Mais peut être que ce n'étais pas assez clair, alors je le souligne. 

Voilà voilà !