lundi 21 juillet 2014

Représentation pour tous !















DES LIENS POUR TOUJOURS PLUS DE FUN !! :

- Le site du Geena Davis Institute on Gender in Media et celui de Miss Representation (d'où viennent pas mal des chiffres sur genre et médias cités ici)
- Un pdf sur les femmes au travail dans les films et à la télé et un autre sur les disparités de genre dans les films familiaux US   du GDIGM
- Un chouette et court article sur Feminist Disney sur "arrêtez de vous offenser parce qu'il n'y a pas de personnes de couleur dans les films !" (basé sur cette étude)
- Un article avec 10 exemples de rôles de personnages POC (people of color) joués par des acteurs/trices blanc/ches (comme si y'avait pas assez de rôles de gens blancs à la base)
- Un article sur la représentation des personnes handicapées.
- Un article sur les clichés négatifs sur les transgenres dans les médias et un très bon épisode de Need More Gay sur le trope "It's a trap !"
- Un article sur la représentation LGBT et un autre de GLAAD sur le même sujet .
- Un fact check sur les 13 personnages Disney féminins entre 1937 et 2005.
- Le site bechdeltest.com, qui répertorie tout un tas de films en notant si ils passent ou non le Bechdel Test.
- Le strip original du Bechdel Test
- Les conseils du site mediasmart (habilomedia en français) dont celui sur la phase de la princesse dont je parle ici - ils ont des conseils pour les parents sur plusieurs sujets, dont les stéréotypes raciaux par exemple.
- L'association Smart Girl at the Party, d'Amy Poehler (ma personne pref), qui travaille sur plein de sujets en rapport avec le féminisme, dont la représentation (il y a un tumblr aussi).
- Et enfin, puisqu'il est important de donner des sources, l'histoire du cheval médium utilisée en boutade. Yes sir !

Voilà voilà, j'ai essayé de redonner toutes les sources des chiffres + quelques trucs pour aller plus loin, j'espère n'avoir rien oublié, signalez le moi si vous trouvez un truc !
La plupart des articles/chiffres sont américains, d'où parfois peut être des traductions maladroites, c'est toujours un peu ennuyant mais c'est vraiment un domaine où il est dur de trouver des info correctes en France.

J'espère que malgré la longueur absolue de cet article, il vous aura intéressé et/ou plu ! Il y a encore un milliard de choses à dire sur le sujet, comme parler du white washing, ou encore décortiquer l'excuse bidon du "c'est pour être plus réaliste", souvent utilisée pour justifier l'absence de POC/femmes/LGBTQ dans des films où il y a de la magie et des dragons. AHLALA.

Et comme d'hab, vous pouvez checker le tumblr, où l'article sera publié, et la page facebook ! Merci à vous vous êtes beaux et doux mais forts à la fois, j'espère que vous allez bien et que la vie est belle, et à bientôt pour de nouvelles aventures à base de FUN !



56 commentaires:

# a dit…

Et pourtant y a aucun film sur des marxistes-léninistes auto-proclamés qui passent leur journée à débiter des conneries homophobes/misogynes/validistes sur Twitter, alors comment tu expliques la team CSP ? :D

Rameau a dit…

En fait, le module de base qui manque chez ceux qui veulent nier le problème, c'est la capacité à considérer que la fiction ce n'est pas que du divertissement... C'est un peu le credo Figaro/Valeurs Actuelles, l'idée que l'art plane au-dessus de nous immaculé et intouchable : malheur à qui voudrait y voir quoi que ce soit en rapport avec le monde dans lequel nous vivons, malheur au créateur qui voudrait intervenir d'une manière ou d'une autre dans le débat contemporain ! Il serait intéressant de voir si les résultats seraient entièrement identiques si vous distinguiez entre culture de masse (qui est au coeur de vos articles, ce qui est compréhensible) et, comment dire, "culture intello", je veux dire cinéma art et essai, théâtre public, opéra, etc.
Le cas de l'opéra est intéressant, parce qu'évidemment la grande masse du répertoire 1780-1920 ne brille pas particulièrement par son féminisme (il y a un livre là dessus, que j'avoue n'avoir fait que parcourir : Maryvonne de Saint-Pulgent, L'opéra ou la défaite des femmes); mais je distingue chez les metteurs en scène actuels la volonté de travailler sur la question, en dessinant des personnages de femmes fortes qui ne font pas que regarder passer les trains (elles sont victimes à la fin si c'est la donnée fondamentale de l’œuvre, mais elles ont une conscience, elles agissent, etc.); et ça ne choque plus personne, je crois, si la belle jeune fille blonde est interprétée par une chanteuse noire (par contre on accepte moins qu'avant les gros, et les metteurs en scène sont majoritairement des hommes, et les chanteurs non blancs sont encore très rares)...

Pierre a dit…

Salut !

A article long, commentaire long :)

Tout d'abord, je tiens à préciser que je suis d'accord avec ton article et le sens de ta démarche.

Je voudrais juste pousser un peu plus loin la réflexion. Tu parles du problème de représentation dans les média. Mais l'infériorité sociale de la femme dans notre histoire remonte à bien plus loin que les média de masse, ou même qu'à n'importe quel média. La condition féminine a certes été très différente selon les époques et les sociétés, mais presque toujours inférieure, au moins sur les 3 ou 4000 dernières années dans les grandes civilisations.

En frappant sur les médias, tu frappes sur l'un des aspects les plus superficiels de notre société. L'art, ou les média en général, expriment dans leur ensemble ce qu'est notre société, de manière consciente ou inconsciente. La plupart des scénaristes ne sont considèrent probablement pas machistes, mais créent des œuvres qui leur ressemblent, fondées sur leur quotidien.
Tu peux choisir de vouloir exprimer un courant dans l'art ou les média qui soit indépendant, mais l'art seul ne change pas une société. Les relations sociales que nous vivons au quotidien sont des génératrices bien plus puissantes et profondes d'idées et de courant de pensées que ce qu'un courant contraire dans l'art ou la presse peut générer en contrepartie. D'ailleurs, l'art et la presse resteront majoritairement le reflet de notre société.

Force est de constater qu'aujourd'hui (du moins en France), les femmes sont d'accord avec leur condition. Jusqu'à un certain point, je te l'accorde. Mais globalement, les contestataires sont une minorité, et ça n'a rien à voir, tant socialement qu'intellectuellement à ce que pouvait ressembler le féminisme dans les années 60-70.
J'ai le sentiment que la condition féminine recule rapidement ces dernières années. Pas tant dans le droit, mais surtout dans la conscience des femmes elles-même. Il y a quelque chose de la cage dorée - préférer vivre selon la norme sociale, qui est somme toute, assez confortable (mais terriblement vide !) plutôt que de l'affronter, quitte à se retrouver seule et en minorité. Et c'est tellement facile, aussi, de mettre de l'eau dans son vin...
Il n'en va d'ailleurs ainsi pas que des femmes, mais également des classes exploitées.

C'est l'Histoire, avec un grand H. Le va et vient des mentalités, des bouleversements économiques et sociaux, et on peut dire qu'on est actuellement dans un creux.

Et puis dans le fond, les relations hommes / femmes ne seront jamais rationnelles tant que les relations entre êtres humains en général ne seront pas rationnelles non plus. Tant qu'il y aura l'exploitation des uns pour l'enrichissement des autres, notre société engendrera toujours des rapports de domination et profitera des différences de sexe, de race, de nationalité ou de religion pour les légitimer.

Anonyme a dit…

Ahah comment je me reconnais trop dans le "Chuis féministe mais faut dire que la meuf qui vient au lycée en jupe et talons c't'une grosse pute" à 15 ans. Ouais y avait du progrès hein.

Ben que dire mis à part que j'suis encore entièrement d'accord ?

Pour soutenir tes propos ; le gros fail du film Noah qui essaie d'excuser le fait qu'il n'y ait que des blancs : Bah oui sinon ça risque de distraire du reste et les blancs permettent à TOUT LE MONDE de s'identifier comme couleur par défaut ! Je pense qu'un film devrait représenter l'époque s'il veut être fidèle (et pour les défenseurs de Disney, c'est pas parce qu'un Disney se passe en Europe dans une certaine époque que seuls les blancs existaient), et dans notre époque ben on est pas tous blancs donc ça devrait pas choquer de voir un Cambodgien dans une équipe sans un accent typique.

Ça me rappelle les gens qui ont en voulu à Rowling de pas avoir montré que Dumbledore était gay dans les livres, mais pour moi ça m'a paru logique de dire "Cette personne ben elle est normale comme les autres, personne ne l'a deviné parce que la plupart des homosexuels dans la vie, ils se comportent comme tout le monde" même si c'est pas mal d'inclure des modèles de minorités non stéréotypées.

Cam a dit…

Hello, comme toujours je lis tes notes avec beaucoup de plaisir. Et comme à chaque fois quand je lis une critique féministe sur des séries, je ne peux m'empêcher de penser à la série avatar, the last airbender et the legend of korra, qui je pense bat tous les records de non-mysogynie, et non-racisme. J'aurais aimé savoir si tu la connaîs et quel est ton avis dessus.
A un moment donné j'ai eu la sensation qu'il y avaient "trop" de femmes dans une situation complexe et intéressante, et que pour le coup, les scénaristes auraient pu introduire un personnage masculin : c'est l'exemple dans la saison 3 de the legend of korra (épisode 6 :old wounds), du conflit entre Lin et Suyin (les filles de Toph Beifong) où Korra et Opal cherchent à calmer le jeu. Pour le coup, je me suis demandée comment cela aurait pu se passer si Opal avait été un garçon (et ainsi un nouveau maître de l'air), voulant arranger les choses entre sa mère et sa tante. Après tout les fils de Suyin ne se sont pas du tout impliqués dans ce conflit, et ils sont carrément transparents en tant que personnages. C'est une toute petite remarque, peut-être que par la suite dans la série, ceux-ci se révéleront plus. M'enfin dans l'ensemble c'est une très bonne série, pas seulement parce qu'elle nous apporte des codes nouveaux de personnages, aussi parce que le scénario pète tout.
Bisous.

S. a dit…

Super article! La partie du "J'ai pas besoin de voir un homme blanc cis hétéro pour m'y identifier" me fait penser à la sortie d' "Orange is the new black", lorsque de pauvres petits hommes cis-blancs se plaignaient de n'être pas assez représentés dans la série et ne comprenaient pas pourquoi ils n'y avaient quasiment "que" des femmes. Ben oui, c'est sûr, quand on a l'habitude d'être constamment identifiés dans les médias, ça fait tout tout bizarre quand ils ne sont plus le centre d'attention hein. Trop michant.

Boulet a dit…

Ça me rappelle ce débat dégueu qu'il y a eu à la sortie de "Hunger Games":
"Mais pourquoi y-z'ont fait la petite fille Rue en noire? C'est de la démagogie, blablabla... quotas! Blablabla Trahison de l'œuvre, etc..."

Alors que dans le livre elle est décrite comme... Noire.

Po a dit…

L'exemple de Michael B. Jordan dans le rôle de Johnny Storm me fait penser aux réactions récentes concernant le personnage Thor (Marvel) qui va devenir une femme.
Les fans se plaignent que dans la mythologie nordique Thor est un homme. On voit l'aspect totalement fallacieux des plaintes quand ces derniers trouvent totalement normal par contre que ce même dieu fasse partie des Vengeurs, traîne avec notamment un gros mec vert, sorte avec une infirmière américaine, etc.
En tout cas, merci pour cette note, longue mais complète et très intéressante (j'aime beaucoup que tu répondes aussi aux questions et remarques des détracteurs avec cet "avocat du diable").

Guillaum a dit…

J'ai découvert Civilization avec le numéro 5 et j'ai justement été agréablement surpris par la diversité des civilizations disponibles. Même ça reste majoritairement euro-centré, il y a des civilisations et des leaders d'un peu partout et d'un peu toutes les époques. Il y a environ 20% de leaders femmes, ce n'est pas énorme mais sachant qu'ils se basent sur des gouvernants préexistants réels ou mythiques c'est déjà pas mal. Du coup, c'est plutôt cool qu'ils poursuivent dans cette voie maintenant que les leaders vont être des personnages de fictions.

Erik a dit…

Ouch c'est dense. Et un peu éparpillée comme démonstration. Ca aurait été sympa de chapitrer tout ça parce que là on passe allègrement du transgenre au musulman, de la représentation filiforme de l'ado à la présence de noirs dans les comics marvel…

Et d'ailleurs pour la représentation de la torche humaine en Johnny Storm à la peau noire j'imagine que c'est surtout parce qu'à la base ce personnage là est le frère de la femme invisible, que tous deux sont bien blonds, et que cette version black people outre son aspect hyper marketé "quota" de gens de couleurs est surtout très compliqué à envisager d'un point de vue background des personnages. Surtout que sur les trois rôles masculins de l'équipe ils ont été un peu ingrat en attribuant celui du mec tête brulée avec pas grand chose dans le citron. Quitte à changer Il aurait été nettement plus intéressant de lui donner le rôle de Red Richards aka Mr Fantastic ou celui de Benjamin Grims alias la Chose… Et contrairement à ce qui ici est évoqué ça ne pose aucun souci aux lecteurs : Nick Fury gros blanc type texan, leader du Shield à l'origine du rassemblement des vengeurs, étant devenu soudainement noir et interprété par Samuel L Jackson sans que cela ne gène qui que ce soit.

Anonyme a dit…

J'ai une question. Je la pose parce que j'ai beau être un ignorant, ça ne m'empêche pas d'être de bonne foi. (Traduction: je ne cherche pas à avoir raison à tout prix en disant n'importe quoi juste dans le but de contredire.)

Il y a un sentiment qui (selon ma perception probablement testost'erronée), me semble ressortir de quelques uns de ces billets, et ça tient en trois points:

POINT 1: Dans les médias, les femmes sont généralement représentées en:
a) minorité
b) esclaves
c) objets sexuels
d) choses frivoles
e) inférieures

POINT 2: Le point 1 est une fausse représentation car dans la vraie vie, les femmes sont égales aux hommes.

POINT 3: Les femmes sont mal représentées dans les médias, parce que les médias sont créés/écrits/dirigés par des hommes.

POINT 4: Il faudrait donc que les hommes laissent aux femmes la place qui leur revient dans les médias, en tant que représentantes de la société, afin de se représenter telles qu'elles le sont vraiment.

Ce qui en vient à ma question: Si vous êtes égales aux hommes, donc capables de réussir tout aussi bien qu'eux, ne pouvez-vous pas également réussir à faire votre place dans les médias comme eux l'ont fait? Parce qu'il me semble que dénoncer que les hommes prennent toute la place pour imposer leur vision, c'est avouer ne pas être capable d'en faire autant.

Parce que passer le sentiment comme quoi vous ne pouvez pas

nino a dit…

Coucou Marion, encore un bon article, en plus je trouve que tu t'améliores en dessin (malgré un manque de hiérarchie dans les informations qui fait que c'est un peu dur à lire)

J'aimerais partager une anecdote.
J'étais invitée avec des filles de ma classe d'illustration à un salon du livre, où notre tâche était grosso modo de faire des dessins gratuitement pour les enfants qui le demandaient. Il y a une rencontre avec une petite fille qui m'a particulièrement marquée et qui me laisse encore un sentiment de malaise plusieurs mois après. La petite fille, adorable, m'a demandé plein de dessins, restait beaucoup près de ma table, se souvenait de mon nom, et me faisait de gentils compliments sur mes cheveux blonds, par exemple elle a dit que je ressemblais à une princesse ^^. Ca m'a fait plaisir, et puis elle a dit qu'elle, elle aimerait bien avoir les cheveux blonds, et qu'elle n'aimais pas ses cheveux à elle. C'était une petite fille noire, elle devait avoir cinq ou six ans, et déjà à cet âge-là elle avait un complexe par rapport à son apparence! Alors je lui ai dit qu'elle était très très jolie et qu'elle avait de beaux cheveux, et c'est tout, parce que je voulais lui faire plaisir et puis qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre?
D'ailleurs, rien à voir, mais elle m'a dessiné au feutre une licorne avec des ailes en forme de nuage que je garde au dessus de mon bureau et qui m'attendrit beaucoup.
Bref, sur le coup j'étais attristée de voir une fille si jeune avoir déjà des complexes. En m'en souvenant plus tard, je ne peux pas m'empêcher de penser que si cette fille avait vu des dessins animés, ou lu des albums, avec des personnages de couleur, elle n'aurait pas "préféré être blonde".

Je me rappelle que quand j'étais enfant, jusqu'au collège, je n'ai pas du tout regardé la télé. Je pense que mes parents me faisaient faire d'autres activités (lire, jouer dans le jardin, ou je ne sais pas quoi). Je n'ai pas le souvenir d'avoir été préoccupée par mon apparence avant mon entrée au collège et la confrontation avec la cruauté des autres enfants.
Ce n'est qu'un témoignage, qui bien entendu n'a absolument pas valeur de vérité générale, mais je le partage ici, je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être que tu aimeras bien le lire, et peut-être que tu ne le liras pas.

Sur ce, bon après-midi à trier tes commentaires!

Kelsius a dit…

C'est vraiment très bien. <3
Et les gens qui disent que tu dessines mal sont de pauvres individus.

Anonyme a dit…

C'est très intéressant, merci beaucoup d'avoir partagé cette réflexion.

BakouPower a dit…

Je commence enfin à comprendre la raison des propos racistes et machistes des intersectionnel-le-s. Merci beaucoup !

Shifty_rail a dit…

Coucou !

En tant que jeune homme qui écrit des histoires, cet article m'intéresse et me frustre en même temps.

Comprenons-nous bien : j'entends bien ton message, qui me dit indirectement : courage, essaye d'ajouter des persos noirs, trans, handicapés dans tes idées d'histoire, c'est pour la bonne cause !

Mais plume en main, il y a plusieurs hics !

Comment dépeindre ce que je ne comprends pas ? Je suis un homme «cis» blanc homo (presque tout les points !) ; je n'arrive à conceptualiser des choses comme l'assexualité, la transidentité, n'en ayant pas fait l'expérience et n'ayant pas de «modèle» sur lequel prendre inspiration, que puis-je faire d'autre que perpétuer les clichés du trans mal dans sa peau (tm) où du prêtre asexuel ?

Un autre éceuil c'est les personnages principaux ; j'ai envie qu'ils soient certes vivants et diversifiés, mais qu'on puisse s'identifier à eux. Tu as sans doute deviné la suite : mon héros est un mâle «cis» hétéro. Appelle-moi écrivain du dimanche si tu veux.

Mais même si mon héros est ce qu'il est, je pense quand même que tout le monde peut s'identifer à lui : est-il besoin d'être cis hétéro pour sentir l'amour d'Harry pour Hermionne, où de Robert pour Lyanna Stark ?

Un autre problème, plus éthique, intervient parfois durant la rédaction des personnages ; supposons que je veuille inclure un handicapé ; ou bien je décide que le perso est invalide dès le départ, au risque de tomber dans les clichés, ou alors je décide qu'il est invalide une fois qu'il est « fini », et j'ai créé un handicapé dans l'unique but d'avoir un handicapé dans l'équipe, un black/gay/... de service.

C'est la qu'est le problème : inventer des persos qui ne correspondent pas à sa propre culture est difficile. Bien souvent, ils viennent d'un autre continent et sont définis en tant que Peuple et non en tant qu'individus. (cf les Dothrakis de GoT)

Voilà mon ressenti. Je reste ouvert au dialogue.

Unknown a dit…

Quel travail!! Et tu dessines BIEN!!!
(j'ai vu Missrepresentation et je vais forcer tout le monde à le voir!!)

Sido a dit…

Merci pour ces articles justes, jamais prétentieux, adressés à tous. C'est beau, tu dessines bien.

bisou

Anonyme a dit…

Shifty :
Avec de l'humour :
http://asexuel.tumblr.com/

Plus sérieusement :
http://asexualite.wordpress.com/

Anonyme a dit…

@Shifty
Généralement qu'on écrit autre chose qu'une autobio, on change un ou deux détails par rapport au modèle-soi. Un boulot, ou autre chose. Etre une femme, handicapéE ou noirE peut être un de ces détail de la vie du héros, et on peut garder le reste tel quel. Pas de raison que ça sonne faux, et même ça peut faire un révélation intéressante en cours de bouquin expliquant certaines réactions extérieures (parce que ce n'est pas neutre pour chercher un boulot ou un appart par exemple). Par contre pour l'identification tu tombes à côté: moins il y aura de héros "autres" que cis hétéro WASP valides, moins l'identification sera diverse. En gros tu deviens la cause du problème en ne le solutionnant pas. Je conseille la lecture du livre d'Ursula Le Guin, la main gauche de la nuit, pour un très bon exemple de héros non-blanc dont la couleur de peau n'est qu'une caractéristique secondaire.

Clairon a dit…

cher shifty rail.
Etant moi aussi une écrivain du dimanche (mais femme et queer, bon, c'est comme ça), je suis beaucoup posé les questions que tu poses et j'ai peut-être deux trois pistes de réponses.
Au premier point, "comment créer des persos qui ne sont pas cisgenres, blancs, hétéros et non handicapés ?" je pense que la réponse est faire de la recherche. Lire des témoignages de gens dans la situation de tes héro(ine)s, te renseigner sur leur histoire, poser des questions aux gens que tu connais. (exemple, dans une de mes histoires j'ai un perso secondaire autiste, du coup j'ai une pile de livres et de blogs à lire pour être sûr de ne pas dire de trop grosse conneries)
Evidemment c'est prendre le risque de se tromper, mais perso je pense qu'il vaut mieux une représentation imparfaite que pas de représentation du tout !
D'un point de vue de l'identification tu dis "je voudrais qu'ils soient divers et différents mais qu'on puisse s'identifier à eux". Depuis ma plus tendre enfance (violons) j'ai du, faute de choix, m'identifier à des hommes et à des persos hétéros. Depuis leur plus tendre enfance, tous les membres des "minorités" ont du s'identifier faute de choix à des mecs blancs cis hétéros et socialement aisés. Si cette configuration est possible, l'inverse (les spectateurs blancs, hétéros, etc s'identifiant à des minorités) l'est sûrement aussi ! L'idéal ce serait juste une représentation plus équitable, plus équilibrée.
Et puis pour citer community, les êtres humains sont capables de s'identifier à n'importe quoi (un requin, un crayon, etc...) la vie et la psyché d'un homme blanc, hétéro, etc du temps des croisades sont elles tellement plus proche des tiennes que celles du noire transsexuelle de nos jour ? Je pose la question.
Bonne journée/soirée/année et à bientôt pour de nouvelles aventures !

Monsieur Matmut a dit…

Clairon +1 !!

Personne a dit…

Tu t'es trompée sur les statistiques de Bechdel.
http://bechdeltest.com/statistics/
56% des 4500 films passent le test pour les trois conditions, pas 5%. (Et 10% ne passent aucune des trois conditions.)
Mais c'est déjà très peu si on considère le caractère terriblement simple et évident de ces conditions et le fait que le Bechdel inversé (mêmes questions appliquées à des hommes) est valable pour à peu près tous les films au monde.

J. a dit…

Merci beaucoup, je le garde sous la main pour le prochain débat sur la place des femmes dans les medias.

Est-ce que par hasard tu envisagerais de traduire tes strips en anglais?

Coraline a dit…

Super article, comme d'habitude!

Pour en revenir à la partie sur les auteurs/créateurs, qui devraient essayer de diversifier un peu les personnages qu'ils créent, je suis tout à fait d'accord sur le principe. Mais dans les faits, il faut se rendre compte que c'est souvent compliqué.

Je m'explique : travaillant moi même comme créatrice, dans ce merveilleux milieux qu'est la mode (enfantine de surcroît), je sais pertinemment que je ne peux pas faire "ce que je veux".Et je me déteste un peu plus à chaque fois que je fais des décors texte du type "little princess" (avec des paillettes), parce que je sais que j'alimente ce système à la con.
Mais si je fais autre chose, on me dit de refaire jusqu'à ce que je rentre "dans la norme".
Pourquoi? Parce que c'est ce qui se vend parait-il.

C'est un cercle vicieux,
On est attiré par ce que l'on a l'habitude de voir, ce qui est "dans les normes", donc on l'achète,
Comme ça se vend bien, on nous le repropose l'année d'après etc etc. Et on ne sort pas des clichés!

-Et ça ne m'étonnerait pas que ce principe s'applique également aux autres formes de créations (auteurs de fictions notamment)-

Tout ça pour dire, donc, que la plupart des créatifs vont dire qu'ils ne peuvent pas mettre
en place tes conseils car les commerciaux ne leur en laisse pas l'opportunité. Les commerciaux diront que ce n'est
que la demande des clients. Ce qui est certainement juste car, comme tu l'expliques, la sur-représentation de clichés fait que l'on s'y identifie, et qu'on en redemande souvent, même malgré nous.

Mais petit à petit, ça finira par changer!

1436 a dit…

On reconnait bien cet abruti de Wandrille.

Anonyme a dit…

@steverequin.com :
ici le point est que les femmes sont sous-représentées dans les médias, et, quand elles le sont, c'est souvent de manière stéréotypée. Or, comme il y a à peu près autant de femmes que d'hommes dans la vraie vie, on pourrait s'attendre à ce qu'il y ait autant de femmes que d'hommes dans les fictions, mais ce n'est pas le cas.
Jamais il n'a été dit que "les hommes devraient laisser aux femmes la place qui leur revient dans les médias", mais plutôt que les auteur-e-s de fiction devraient essayer d'intégrer plus de diversité dans leurs personnages (genre, mais aussi origine ethnique, orientation sexuelle, handicap, etc.), pour que chacun ait un modèle qui lui ressemble auquel s'identifier, mais aussi pour combattre les stéréotypes.

Quant à la dernière partie de ton commentaire, qui dit plus ou moins qu'on devrait prouver qu'on est pas inférieures, ça me choque un peu.
Premièrement, "ne pouvez-vous pas également réussir à faire votre place dans les médias comme [les hommes] l'ont fait?" --> les hommes sont censés avoir "fait leur place" dans les médias face à qui?? Tu ne dois certainement pas ignorer que jusqu'à assez récemment, les femmes n'avaient pas le droit de vote, ni le droit de travailler sans l'accord de leur mari, etc. D'énormes progrès ont été fait pour la condition des femmes durant les dernières décennies, ce qui tend à prouver que nous "faisons notre place" petit à petit. Néanmoins, ce n'est pas une compétitions, les femmes contre les hommes! Il s'agit plus de travailler ensemble pour une société plus égalitaire, chose qui serait profitable à tout le monde, et donc les hommes aussi peuvent (devraient) y participer.
De plus, il n'est pas dit que "les hommes prennent toute la place pour imposer leur vision" (spoiler: tous les hommes n'ont pas une vision unique...), mais qu'ils sont surreprésentés par rapport aux femmes. Parfois consciemment, parfois inconsciemment, parce qu'on a toujours été habitué à ça. Cependant, des auteurs hommes peuvent faire des personnages féminins intéressants (cf Game of Throne), tout comme des auteures femmes peuvent faire des personnages hommes intéressant (cf Harry Potter).
Pour répondre à tes interrogations, tu peux aussi te renseigner sur le sujet, par exemple aller voir les liens en dessous de l'article :)

Anonyme a dit…

Je suis globalement d'accord mais je suis quand même un peu emmerdé en tant qu'auteur homme blanc aisé hétéro entouré de de gars plutôt comme moi et de filles plutôt jolies/polies/douces et ou déshinibées extraverties. Je me vois mal créer un truc avec un personnage principal qui serait une femme noire par exemple, je passerais surement à côté de toutes les caractéristiques culturelles qui la rende unique et j'aurais l'air d'un crétin, mon oeuvre ne marcherait pas, et je devrais changer de métier.

C'est pas une problématique facile, même quand on en a conscience.

Jean-Pierre a dit…

Le fanboy de Pétain = Maadiar?

Marouflette a dit…

Cet article = GROS LOVE.
Surtout la fin. Je pense que chaque personne devrait la lire ! En tout cas j'adore ce que tu fais :*

Anonyme a dit…

Toujours cette rengaine de la représentation (de la "race" et de l'orientation sexuelle), cette thématique importée tout droit des États-Unis et régurgitée telle quelle par nos féministes locales qui n'ont même pas cherché à l'adapter aux spécificités françaises ou, a minima, européennes...

En France le concept de "race" est nul et non avenu, aussi merci d'arrêter d'essayer de nous l'imposer en permanence.
Et si vous ne pouvez pas considérer un personnage de fiction autrement que par son sexe, sa couleur de peau et son orientation sexuelle, je vous conseille de consulter.

Amicalement,

Unknown a dit…

Tiens, un petit exemple : à 37'15
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Secrets-de-tournages/Sons/Secret-de-tournage-Jean-Marie-Poire-2187383/

Unknown a dit…

Beh... . On aimerait bien ! Mais cela prend du temps. Les femmes souhaitent que l'égalité des individus, indépendamment de leur genre soit effective, dire que les femmes SONT égales aux hommes, dans l'État actuel des chose, est tout simplement utopique. On entend très souvent l'argument que les femmes sont peu nombreuses à (par exemple) occuper des postes à responsabilités en raison de leur présupposée incompétence. C'est un argument en mousse, il n'y a aucune raison physiologique pour que les porteurs de prostate soient "naturellement" plus compétents que les détentrices d'ovaires.
La seconde option (puisqu'il est improbable que la raison à cette "incapacité présumée" soit de l'ordre de l'inné) relève donc de l'acquis.
Cependant, comment grandir et devenir un individu épanoui et ambitieux lorsque l'on vous martèle depuis toujours (via les médias entre autres) qu'il n'existe qu'un seul modèle de femme valable socialement, un modè de femme vertueuse et soumise aux règles du patriarcat (et donc, vierge, ou mariée, à la recherche d'un bon parti etc, tout ce qui a été détaillé dans l'article à vrai dire) ?
Statistiquement, les petites filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garcons, pourtant elles restent peu nombreuses à poursuivre des études d'ingenierie par exemple, et inversement, peu nombreux sont les garcons qui s'orientent vers une carrière dans le domaine de la petite enfance. Ce ne sont pas leurs compétences qui sont remises en question. Les filles sont éduquées à prendre soin des autres, être à l'écoute, au service d'autrui. Les garçons quant à eux sont raillés et voient leur virilité sans cesse remise en doute dès lors qu'ils s'intéressent à des professions estampillées "filles".
Cette persistance des stérèotypes de genres est donc toxique pour les femmes comme pour les hommes !
Pour ma part, j'ai été élevée dans l'idée que les femmes sont tout aussi capables que les hommes d'accomplir des choses ambitieuses. J'ai toujours travaillé dans des milieux très masculins et j'ai toujours remis à leur place les personnes qui sous-entendaient qu'étant une femmes je ne pouvaient pas faire les mêmes choses que mes collègues hommes ou alors pas avec la même efficacité.
Comprenez qu'il peut être décourageant pour une femme de s'aventurer là où sa capacité à assurer au travail sera constamment remise en question, là où le sexisme ordinaire est encore très présent du fait de la sous-représentation des femmes dans certains corps de métiers, là où on leur demandera toujours si elles comptent avoir des enfants dans les prochaines années etc.
Sachez que c'est un combat de tous les jours pour les femmes d'exister, d'être légitime dans leur métier pour faire évoluer les choses et que cela prend du temps.
Nous le voulons, et nous le pouvons. Indépendamment de notre genre.

Anonyme a dit…

Je conseille à tous la série Battlestar Galactica. Les femmes ne sont pas dévaluées. Je pense que les blancs sont encore un peu surreprésentés, mais c'est clair qu'il y a du progrès par rapport à d'autres séries :)
Et le jeune blanc mince hétéro cisgenre à l'aise financièrement n'y a pas le beau rôle !
ça change la donne !

Roxanne Beille a dit…

Youpi moi aussi j'avais parlé de Gravity dans ma toute petite note sur les héroïnes ! *copine de l'espace*

Maryska a dit…

Je vais commencer par te remercier. Cet article, comme beaucoup d'autres, est juste. Je t'ai découvert récemment et je t'aime de plus en plus. Je trouve tes propos très exactes et le côté caricature m'amuse en même temps. Donc je te remercie parce que même si je pense la plupart des choses que tu dis, j'ai encore à apprendre et tu m'en apprends beaucoup. Tu m'ouvres les yeux sur certaines choses que je ne réalise pas et ça me surprend toujours autant. Ah et en passant, j'adore tes dessins!

Guillaum a dit…

Il y avait une membre du CSA qui parlait du sujet justement ce matin à la radio. Ils ont fait des études statistiques sur le sujet de la représentation à la télé française dans tout type d'émission : http://www.csa.fr/Etudes-et-publications/Les-etudes/Les-etudes-du-CSA/Etudes-sur-les-stereotypes-feminins-qui-peuvent-etre-vehicules-dans-les-series-de-fiction-les-emissions-de-divertissement-et-d-animation

Lonch a dit…

Excellent texte/dessin/article

Je n'ai peux m'empécher de penser à deux choses quand je l'ai lu.

D'une part la réponse de Joss Whedon quand un journalise lui a demandé pourquoi il montrait toujours des femmes fortes dans ses séries ( Buffy, Firefly, etc) : "Parce que vous continuez à me poser la question."

D'autre part, dans les années 60, la série Star Trek avait essayé, à son niveau, de changer certaines mentalités. Certes, les femmes étaient toutes habillées de manière sexy, mais c'est la premiere fois où l'on a vu UNE officier noire. Whoppi Goldberg a dit elle même que c'est le lieutenant Uhura qui a été l'une de ses inspirations, et qu'à cette époque, elle a avait appelé sa mère pour lui dire " regarde maman, il y a une noire qui n'est pas femme de ménage" ce qui montrait bien la révolution dans les moeurs que souhaitait cette série. Evidemment, ce n'était pas parfait, loin de là, mais c'était un début.

Quant aux personnes qui hurlent pour Thor femme, Heimdall noir, ou autres Johnny Storm, une seule chose : attendez de voir !

C'est pour ca que personellement j'ai été déçu de l'évolution de Squirrel Girl dans la BD. de méga héroine qui poutre Doom, Wolverine, Thanos, Modok, etc, elle devient nounou...

Et cela n'est rien par rapports aux renversements opérés dans les immondes "before watchmen".

Anonyme a dit…

Personellement, le seul problème que me pose Michael B. Jordan dans le rôle de la Torche Humaine, c'est qu'ils n'en aient pas profité pour caster une Femme Invisible noire ou du moins métissée.

Lucie a dit…

Article super intéressant, bravo ! Je trouve ça vraiment bien ce travail d'information que tu fais régulièrement.
J'ai juste une petite nuance : en tant que blanche, certes femme, je suis mieux représentée que la moyenne dans les fictions consommés en occident MAIS je suis capable de m'identifier à un personnage d'une autre couleur de peau ou d'un autre sexe. Le processus d'identification en fiction réside sur la capacité à compatir avec le personnage. La fiction nous fait entrer en contact de façon intime avec des individus qui sont différents de nous et nous permet de souffrir/se réjouir avec eux et donc d'élargir notre vision du monde.
Je prend par exemple l'excellent livre Effacement, de Percival Everett, où le personnage principal est un écrivain noir issu d'une classe sociale aisée aux États Unis : j'ai adoré ce livre, et je me suis identifiée à lui alors qu'on ne partage pas le même sexe, couleur de peau, âge, origine (sociale comme géographique), métier...
Je suis quand même d'accord avec toi quand tu dis que tout le monde devrait pouvoir se retrouver à l'écran ou dans les fictions, parce que ça montre un champ des possibles plus large. Mais l'identification ne s'arrête pas à la reconnaissance exacte de soi dans le personnage.

Ildrynn a dit…

J'ai souvent l'impression de vivre dans ma bulle quand je vois ce genre de choses, la plupart des gens que je côtoie sont très tolérants et ne débitent pas ce genre de conneries. Après, je suppose que le fait de rester éloignée des débats et commentaires internet préserve un peu ma foi en l'humanité :p

Cet article est très intéressant, c'est vrai que je regrette souvent le fait que les films et leurs personnages se ressemblent tous, tous ces exemples mis bout à bout sont assez désespérants. Un autre exemple du fait que l'homme blanc hétéro accepte mal que d'autres représentations apparaissent dans "ses" médias, c'est le jeu Dragon Age et ses personnages principaux homosexuels. Dans le 3, il y a moyen de jouer un personnage homosexuel et cette homosexualité modifiera son BG vu qu'il subira l'homophobie de ses pairs (de ce que j'ai compris). Réaction des fans : "Bouuuuh, c'est nuuuuuul ! J'ai pas envie de jouer un homo, je vois pas le but ! C'est complètement con que son BG soit changé à cause de son homosexualité". Tsssssa

Unknown a dit…

C'est un argument que je ne comprends pas. N'est-ce pas le propre de l'auteur de créer des personnages, des scénarios et même des univers entiers qui soient variés et singuliers ? J.K Rowling (pour reprendre cet exemple déjà cité) n'a pas construit l'univers d'Harry Potter autour d'un personnage féminin d'une quarantaine d'année. C'est comme si un scénariste se disait "Mais mince, je voudrais que mon histoire se passe à la Renaissance mais je ne peux pas parce que je vis en 2014". Ça paraît ridicule dit comme ça maisje pense sincèrement que les auteurs fournissent un gros travail de recherche avant de créer et que cette nécessité absolue de la documentation en amont de l'écriture est valable pour les contextes (historiques ou non) comme pour la psychologie des personnages.

Anonyme a dit…

Bonjour,

l'article est fort, riche de sens et de chiffres. Et il est vrai que le classique personnage médiéval (ou religieux) représenté ne colle pas sûrement pas beaucoup avec l'Histoire...

Mais ce débat a/est déjà très largement couvert.

Plutôt que de discuter sur les médias, j'aimerai me focaliser un peu sur la partie jeux vidéo(s?) (quelques bulles dans cette article) où je pense que vous allez un peu vite...

D'un part, l'augmentation (certes fulgurante) de gameuse est relativement récente : le jeu vidéo est "garçon" depuis longtemps, car le monde de l'informatique est "garçon" depuis longtemps.
Attention, je ne dis pas que c'est une bonne chose et ça provient sûrement d'une dérive plus ancienne (comme la représentation des femmes à l'avènement de l'ère informatique dans les milieux scientifiques), mais ça s'est fait comme ça.

Il faut également prendre en compte l'évolution technique (je me concentre ici sur les jeux 3D : les jeux 2D n'ont que peu d'excuses) : dans les premiers jeux, représenter un personnage féminin est autrement plus difficile qu'un personnage masculin.
(Avertissement : vous risquez de considérer ces propos comme sexiste, mais concentrons-nous sur la technique :)) Parce que globalement, un homme c'est "droit", une espèce de i articulé. Une femme est autrement plus complexe en formes. Il n'y qu'à voir la gueule de la première Lara (http://tombraiders.net/katie/screenshots/tr1/lara210.jpg) en 1996 (!!), certes représentée de manière ultra-sexualisée, pour se faire une idée.

D'ailleurs, du fait que les jeux étaient "garçon", beaucoup de jeux populaires étaient violents (la série des Doom, des Duke Nukems...). Et là, je me demande très honnêtement si la gente féminine et féministe de l'époque voulait être représentée de cette manière ? C'est une vraie question ouverte...

Bref (si l'on peut dire :)), après cette magnifique période des années 90, et même dès le milieu de celle-ci, on retrouve des héroïnes aux forts caractères.
A noter que je m'affranchis ici du stéréotype physique, puisqu'il est également très fort pour la gente masculine. Bah oui.

Parmi les plus célèbres nous avons :
* Lara Croft évidemment (agile, futé, affronte le danger, ne se laisse pas dominer...)
* Metroid (Héroïne en armure, qui crée un effet de surprise au joueur à la fin)
* Mirror's Edge (Athlète/Espionne experte en parkour urbain)
* Resident Evil (avec Jill Valentine qui fait face aux hordes de zombies)

On retrouve certes une plus grande tendance aux aptitudes d'analyse, de maîtrise de soi qu'à la relation de force.
Peut-être est-ce encore un stéréotype ?

On retrouve aussi beaucoup de femmes fortes dans des rôles secondaires mais à des postes clés. Des personnages sans lesquels le héros n'avancerait pas bien loin avant de clamecer. Là encore, le message est plutôt positif.

On en retrouve aussi dans des rôles de méchants (parce qu'il en faut bien). Un coeur froid, à la tête d'un conglomérat ou d'une multinationale dont le seul but est de dominer le monde.

Dans d'autres jeux où il n'y a pas de réel héros (les jeux de combat notamment), les filles sont largement représentées.
OUI, elles sont toujours en tenue sexy ou autre, mais il en va de même pour les garçons. Qu'elles peuvent battre à plate couture d'ailleurs.

Pour Civilization que vous citez, je trouve l'absence de chiffres ou de liens complémentaires dommage... Sur Internet, tout le monde râle
sur tout puisque c'est facile. Mais il y a une large communauté plus silencieuse qui soit apprécie le choix de l'éditeur, soit est indifférent.
Et dans un principe égalitaire, l'indifférence n'est pas un mal.

Je trouve que dans les jeux vidéos, le panel féminin est bien présent comparé à d'autres médias.
Mais c'est peut-être l'illusion des 17% ;-)

Jun a dit…

Bonjour,

Bon, ce commentaire n'a pas forcément de rapport avec l'article ici présent. Je le poste après avoir passés deux bonnes heures sur votre blog (dans pas mal de sens du terme)et ce entre 4 et 6 heures du matin (ceci pour que vous excusiez mon ton qui est toujours un peu bizarre dans ces heures là).

Je sais que ce n'est pas l'endroit pour faire un truc genre déballage de vie mais voilà, les femmes comme vous sont un peu mes héroïnes, et je tenais à vous dire MERCI.

Merci pour l'intelligence de votre propos, pour la façon dont vous l'amenez facilement. Merci pour la réflexion constante dont vous faites preuve, quitte à la pousser dans ses derniers retranchements. Merci de ne rien laisser passer, pas le plus petit détail sexiste.
Merci, parce que je pense toujours être la seule à penser comme cela, parce que personne ne partage mes idées autour de moi, me traite comme une folle et une emmerdeuse lorsque j'ose poser un mot de critique - c'est vrai que c'est beaucoup plus logique d'acquiescer sagement à un truc insultant pour sa propre personne... Oui, je suis en colère, mais cette colère n'est que le reflet de l'injustice que je me vois, avec toutes les femmes et les hommes qui m'entourent, subir tout les jours, et que mon entourage accepte sans broncher.
Merci BEAUCOUP pour tous ces articles que j'ai lu en approuvant comme jamais, sans que je ne vois aucune coquille, aucun truc qui me gêne, et que je me dise: "mais...c'est pas un peu sexiste, ça, quand même? Le sexisme est partout, ou quoi?" Eh bien non. Cette nuit, enfin, ce matin, j'ai découvert que je n'étais pas seule, et j'en suis vraiment très heureuse. Je ne l'ai pas assez dit, donc MERCI, MERCI, MERCI.

Au revoir, et merci encore.

Margot a dit…

Il faut que tu regardes la série HIT AND MISS si jamais tu ne la connais pas encore

Volubilis a dit…

Bonjour ! J'ai encore adoré cet article !

D'ailleurs, je t'enquiquine pour te demander où tu as trouvé les chiffres sur le pic d'estime des femmes à 8 ans, je n'ai rien trouvé sur les sites que tu donnes en sources, ni ailleurs ?

Quel chiffre épouvantable !

Anonyme a dit…

Wow Mirion, je suis un peu ton site depuis un certain temps et j'adore tes dissert dessinées !
Bravo !

Danielito

Plouk a dit…

Moi aussi je veux mettre mon grain de sel!
Déjà ça va, les rageux ont l'air d'être rester chez eux pour cet article (mais auras-tu réussi à les faire taire? Malheureusement, s'ils lisent ça et en sortent penaud, ils se retrouvent en groupe, se montent la tête entre et reviennent pleurer que de toute façon on blâme toujours tôt aux hommes blancs hétéros)
Bref,je volais faire court mais je m'égare comme toujours...
Pour corriger vite fait, il n'y a pas qu'une héroïne Disney qui ne cherche pas l'amour : je suppose que tu pensais à Mulan mais Lilo ne cherche pas l'amour non plus (ou alors il y a un message zoophile caché...) et Belle non plus! Elle le dit elle-même dans sa chanson : elle veut "un ami qui [la] comprenne et des livres par centaine". En fait c'est une grosse geek! Elle veut des potes et des bouquins! L'amour finalement ça lui tombe un peu sur la gueule (enfin le syndrome de Stockholm surtout...) Un peu comme Pocahontas en fait.

C'était long et pas très utile, mais sinon, je suis allée à l'expo Marvel à Paris. Fait amusant surtout représenté sur les couvertures des 4 Fantastiques, la femme invisible est toujours positionnée en arrière plan, avec une expression de peur et une position de repli ou de défense (quand elle n'est pas cachée derrière un homme...) Alors que ses 3 autres potes sont représentés en position forte, le menton relevé, attaque frontale, déterminés... Enfin bref des Macho Men... Et pour finir (je voulais écrire pleins de trucs mais ça va saouler tout le monde...) Sur ces 4 Fantastiques, le seul perso à avoir un pouvoir de défense et non d'attaque c'est quiii?

Plouk a dit…

Je devrais me relire avant de poster, j'écris vraiment n'importe comment... Désolée pour les saignements oculaires occasionnés par la lecture du commentaire précédent...

Clara a dit…

Bravo pour cet article intelligent, détaillé, courageux, humble et BIEN DESSINÉ !
Ça fait du bien de lire ce genre de choses, ça change tellement des conneries entendues quand on lance ce type de débats. J'aime beaucoup ton personnage qui oppose toujours des arguments type "moi ça ne m'influence pas" ou "mais c'est de la liberté d'expression artistique". Cette mauvaise foi est omniprésente quand on soulève la moindre question féministe. Belle image que celle de la pilule dans Matrix, une fois qu'on a ouvert les yeux, c'est partout.

Vincellroy a dit…

Salut !

Je ne dois pas être complètement irrécupérable puisque j'arrive encore à lire des articles BD de ce blog.
Je laisse de côté toutes les questions liées au genre, à la sous/sur-représentation, à la religion, etc. et m'intéresse à la question du racisme.
Je suis désolé mais en parlant de races tu véhicules et valides des thèses et concepts racistes nés au XIXe siècle ! Le concept de races n'a pas de sens scientifique, il n'y a qu'une seule et même race : la race humaine.
Pour simplifier : parler de races c'est être raciste !

Puisque tu as décidé d'être lue et vue, peux-tu corriger cela s'il te plaît ? A moins que tu n'assumes le fait d'être raciste.
Tiens voici deux liens à lire (certainement écrits par de sales hommes blancs hétéros cisgenres par trop minces, mince !) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Race_humaine

http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/svt/file/ancien_site/log/3eme/log_ebc/OMHtmlExport/La_notion_de_race_n_existe_pas_pour_l_espece_h.htm

Et ce que tu dénonces en fait c'est la xénophobie accentuée par la différence de pigmentation de la peau, ce n'est pas la même chose. D'ailleurs, cela m’insupporte au plus haut point qu'on me parle sans cesse de la couleur de peau des gens, à tout bout de champ, grâce à vous tous et toutes, je vais finir par ne voir plus que cela dans mes classes (sic !) : la couleur de peau de mes élèves. Attention aux prismes !

Et pour finir, je tiens à te rappeler que l'Homme (ce qui inclut la femme hein) est une espèce animale, ou comme je le répète : "L'Homme est un animal comme les autres"
--> survie de l'espèce, reproduction, inné, hérédité... quelques mots à ne pas oublier.

Vincent


Mirion a dit…

Oui alors Vincellroy comme dans ton commentaire précédent tu es complètement à côté de la plaque.

Bien sûr que non je ne suis pas raciste, l'article ci-dessus dénonce justement le racisme des médias, mais passons. J'utilise effectivement le terme "race" quand je dis "les enfants disent ne pas voir des personnes de la même race qu'eux blabla". Premièrement, ce sont des traductions de recherches américaines (puisqu'il y a eu quasiment aucune dans notre beau pays), où le mot race est beaucoup plus usité sans connotation raciste. Secundo, si effectivement il n'y a pas de race humaine, il y a un concept social de race, qui est créé par le racisme, tout comme le concept de genre existe à cause du sexisme. On peut donc utiliser ce terme pour désigner ce que le racisme a séparé, en l'occurrence ici le fait qu'on ne représente pas une certaine partie de la population en se basant sur sa couleur de peau.

Donc non, pas de racisme par ici mais plutôt une dénonciation.

Et ce truc de "ohlalala on parle tout le temps de race j'ai l'impression de voir que ça", ça va deux minutes : si on en parle c'est parce qu'il y a un problème à la base, et pas l'inverse, et faire semblant du contraire relève d'une profonde hypocrisie et/ou d'une méconnaissance totale du sujet.

Anonyme a dit…

Bonjour, ton histoire sur le héros de BD qui était noir dans le film et qui a eu droit à des propos racistes me fait réagir, parce que moi j'ai toujours vu Green Lantern comme black (j'ai pas lu les BD, j'ai juste vu les dessins animés) et quand ils ont sorti un film avec un homme blanc hétéro cisgenre etc j'ai été déçue... Mais j'ai pas entendu de remarques dans mon entourage à ce propos. Je suis la première à le déplorer! J'ai partagé ton article sur mon FB parce que je le trouve extra et ta façon de voir les choses m'aide pas mal ^^ Continue!

Anonyme a dit…

Bonjour :)
Je suis majoritairement d'accord avec tout ce que tu écris/dessine dans tes bd, malgré quelques points comme la représentation des POC dans les Disney (que je n'aborderais pas dans ce commentaire). Je tiens ici à éclaircir un point de ce post et défendre une partie des Marvelophiles qui constituent mon groupe d'amis. Comme beaucoup de fans, nous nous sommes tous insurgés contre la décision de Michael B Jordan en tant que Johnny Storm. Pourquoi? Pas parce que c'est un acteur noir, loin de ça. Je suis très sincérement une adepte de l'idée, je me fous de savoir comment la Torche est représentée dans les comics, même si je les adore (idem pour les bouquins que j'aime adaptés au ciné, bref). Le truc, c'est qu'il faut prendre en compte que Johnny Storm est le frère de Susan Storm. SON FRERE. Et dans ce film Susan Storm est interprétée par Kate Mara qui est blanche comme neige. C'est pour cela, pour le respect de la généalogie des personnages, que nous nous sommes énervés. Ici, que les acteurs soient noirs ou non change peu de choses. Ce qui va à l'encontre de la logique, c'est de briser ce lien frère/soeur des Storm. Personnellement j'aurais bien kiffé des Storm noirs, ce qui non seulement aurait fait de 50% du cast principal des POC mais en plus nous aurait offert un couple mixte Susan/Reed, et ça aurait été bien cool. Je pense dans cette situation que ce sont davantage les producteurs d'Hollywood plus que les fans qui frôlent avec le racisme en acceptant qu'un seul acteur noir parmi les 4 persos principaux, alors que logiquement, il devrait y en avoir au moins 2.

LouBrou a dit…

Je les trouve jolies tes dessins. Merci pour la BD.

ToToM a dit…

Cool.

ça sera sympa d'avoir un post parallèle qui liste des exemples pertinents d’œuvres plus ou moins populaires qui font preuve d'une certaine diversité voire d'une batterie de personnages plus représentative de la réalité. (Ici, on a deux trois exemples avec Polisse ou Black Swan, l'association de Geena Davis).

Là, comme ça, je pense à une série comme Buffy, plus récemment Community avec son casting mixte sur pas mal de points de vue. Même Breaking Bad avec le personnage du fils handicapé dont la condition n'est pas une clé essentielle du récit ou du caractère du personnage principal (en gros, s'il n'avait pas été handicapé moteur, la série n'aurait pas été fondamentalement différente).

Après, on pourrait très bien imaginer un article qui souligne également pourquoi ces œuvres ne vont pas assez loin.